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Les caractéristiques de l'église dénotent une construction de la fin du Xème ou du début du XIème  siècle. Le clocher, de forme carrée, placé au milieu de la façade latérale, s'apparente aux clochers andorrans de la même époque, ainsi qu'à ceux d'Unac et Mérens. L'aménagement intérieur ressemble étrangement à celui de l'église de Mercus, qui date de cette même époque.

Cet édifice mesure environ 25 mètres de long et 14 mètres dans sa plus grande largeur, l'épaisseur des murs est d'environ 1,20 mètre. La hauteur de voûte est de l'ordre de 8,50 mètres et le clocher culmine à 30 mètres. La flèche du clocher mesure 7 mètres.  

Une description détaillée a été faite en 1884, par Jules de Lafigère de Lahondès "L'église de Miglos présente trois absides voûtées en quart de cercle, celle du milieu plus profonde, précédées d'une travée formant une sorte de transept mais sans saillie, voûtée en berceau et construite, de même que les absides, au XIIème siècle ; trois nefs voûtées en berceau cintré au commencement du XIVème siècle, avec des arcs doubleaux saillants, le tout sans sculptures ni la moindre moulure. Le clocher étroit, carré de la base au faîte, sans ressauts ni ornementation, éclairé seulement au sommet par de petites fenêtres géminées, s'élève au-dessus de la première travée de la petite nef méridionale, occupée tout entière par son étage du rez-de-chaussée auquel on accède par quelques marches. Il pouvait être utilisé pour la défense et servir de tour de guette. La nef méridionale ne fut pas prolongée jusqu'à la façade ; une croix occupe aujourd'hui l'angle rentrant. Cette disposition, ainsi que l'absence de portail, s'expliquent par la construction d'anciennes dépendances qui ont disparu... "

Le porche n'est pas compris dans le bâtiment principal, il semble n'avoir été rajouté que postérieurement aux réparations de 1309 .

Une charte du 3 août 1309 porte le détail des travaux qui seront réalisés. Le contrat a été passé entre Raymond de Tressen et Pierre de Na Milglosio deux fabriciens, au nom des habitants de la paroisse, et Arnaud de Savignac, maçon de Tarascon.  le maçon s'engageait à élever deux arcs; à démolir un autre arc situé près de l'autel et à le refaire en pierre et en ciment; à couvrir la nef d'une voûte et à le raccorder à l'abside et enfin à construire cinq piliers. Le chapelain était alors Roger d'Alzonne. La Fabrique s'engageait à transporter jusqu'à l'église le bois, la chaux et l'ardoise. Pierre de Miglos, damoiseau, et Raymon Babini de Miglos , se portait caution de l'entrepreneur, qui devait recevoir en paiement, la jouissance, pendant trente deux ans, de deux prairies arrosables (natas), représentant un revenu annuel de 50 sous toulousains (toulsas). Les paiements en numéraire étaient rares à cette époque..  

Barrière Flavy nous en fait la description suivante dans "La baronnie de Miglos":

En premier lieu, la chapelle de gauche est plus petite, plus étroite que celle de droite, et le mur septentrional auquel elle se rattache forme, aux deux tiers de son développement, une inflexion fort sensible vers l'abside centrale . (voir lettre A). C'est ce qui explique l'exiguïté de cette absidiole.. Est-ce la nature du sol qui a obligé l'ouvrier à faire dévier la construction du mur et à rompre l'harmonie de l'édifice ?
Il est à remarquer que le pilier du transept qui lui fait face suit également cette inclinaison. Le fait, quelque explication hypothétique qu'on puisse en donner, n'en est pas moins intéressant à mentionner.

D'autre part, l'abside principal est sensiblement penchée à gauche, de sorte que son axe ne coïncide point avec celui de la nef, et vient , au contraire, aboutir au pilier qui forme l'angle nord-ouest du clocher (voir le plan lettre B,B').
Si l'on se place, en effet, dans l'axe de la nef, et si on regarde attentivement le chœur, la face de droite apparaîtra entière, tandis que la face opposée, se présentant de profil, restera cachée à l'œil.... (singularités que l'on retrouvent dans l'église de Saint Lizier)

Enfin, il est opportun de faire observer que le bas côté septentrional n'était pas autrefois ouvert comme il l'est aujourd'hui. un mur épais relié chaque pilier (C et D du plan) à la paroi extérieure (C' et D'), et formait ainsi une chapelle dont l'accès s'offrait seul dans la nef  médiane. En 1808, ces deux murailles furent abattues.

En rentrant à droite, se trouve la chapelle de la Vierge. L'autel de la modeste absidiole septentrionale est consacrée à Saint Roch; celui de l'absidiole méridionale à Saint Blaise. C'était autrefois la chapelle seigneuriale: on y voit aujourd'hui, indépendamment d'un élégant retable Louis XVI, le tableau représentant le Christ, la Vierge et Saint Hilaire, que le chapitre donna à l'église en 1711.

En 1892, le curé Sabas Maury fit élever la seconde sacristie (lettre E du plan), à côté de celle qui existait déjà au midi de l'église (lettre G du plan).

Les piliers et les murs sont dépourvus de sculptures et de moulures. L'église mesure dans sa longueur, 19m,40 du portail au pied de l'autel central; dans le sens de la largeur 12m,10 à la partie rétrécie du transept, et 14m,30 dans la partie la plus large de la nef.
La voûte atteint 8m,50 de hauteur.
L'épaisseur des murs de l'édifice, partout égale, est de 1m,20.
Le clocher haut de 23 mètres, non compris la flèche, qui en mesure 7, est carré de la base au sommet, sans ressauts ni ornementations. Il s'élève au-dessus de la travée centrale de la petite nef méridionale (lettre H du plan) on y accède de l'intérieur de l'église par un escalier nouvellement construit.
La construction massive du clocher le destinait évidement à la défense. Ses murs mesurent 1m,70 , de la base jusqu'à 7 mètres au-dessus du sol; de là au sommet; il ne sont que un mètre. Les anciennes cloches qu'ils devait renfermer ont disparu vraisemblablement à l'époque révolutionnaire, et on été remplacées par deux pièces modernes, ne remontant qu'à une cinquantaine d'années....

Le clocher était ajouré au-dessus du toit de l'église de cinq fenêtre simples ou géminées sur chacune de ses faces, ce qui portait à vingt le nombre de ses grandes ouvertures. En outre, pour éclairer les étages inférieurs, s'ouvraient au sud deux fenêtres rectangulaires superposées..

La plate-forme prenait jour par quatre fenêtres triples dont les archivoltes simples reposaient sur deux colonnes en tuf. Cette disposition se remarque fort bien au sommet de la face septentrionale. Au dessous s'étageaient des fenêtres simples et géminés avec colonnes, placés ainsi que nous avons essayé de le reproduire. Il ne serait point difficile de remanier le clocher roman de Miglos, de manière à lui redonner cet aspect imposant des siècles passées. Mais pour arriver à ce résultat, il serait à souhaiter qu'un plus grand nombre d'édifices fussent classés parmi les monuments historiques; le haut pays de Foix compterait une belle église romane de plus.

Les vœux de Barrière Flavy ont été exaucé : le 13 janvier 1969, est officiellement créée (à l'initiative de Mme Arlette Boulanger, en particulier) "l'Association pour la Rénovation de l'Église de Miglos-Arquizat" (loi de 1901).
Cette organisation a obtenu l'inscription de l’édifice à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, le 27 décembre 1973. Depuis lors, des travaux ont été réalisés sous l'égide des Bâtiments de France, afin de restituer à ce monument son caractère roman d'origine.

 En 2007 , la commune et le département ont achevé le crépi extérieur, l’intérieur de l’église ayant été totalement restauré par l’association.

Crédit photo Jean-Marie Raby